Titre de l'ouvrage : Le Lapin exterminateur
                            Sous titre : 
                            Auteur (s) : Henri-Frédéric Blanc
                            Éditeur : Titanic, 1994 ; Alphée – Motifs, 1999
                            Nombre de pages : 243 pages
                            Mots clés : Société, monde littéraire, génétique, femme, politique,  fin du monde
                            Genre littéraire : Roman
                            Présentation de l'ouvrage : 
                            
                            Résumé :
                              Le capitaine Radock n’a plus un rond. Son dernier exploit  maritime, éperonner un supertanker à fait de lui un exclu des routes  navales. Plus d’appartement, pas d’ami, ses  deux derniers, Tintouin s’est suicidé à cause d’une sombre histoire de BD et le  professeur Tournefol est à Taïwan, plongé dans l’invention d’une bicyclette  molle. Dans ces circonstances, cette soirée de noël ne serait pas si grave,  s’il avait au moins la possibilité de vider quelques bouteilles de whisky, ou tout  autre liquide alcoolisé. Cependant, même cela lui est refusé.
                              Débute alors une errance à travers Paris, à la recherche de  toute occasion de résoudre cette situation   de sécheresse buccale.
                              Accroché à sa fierté de vieux loup de mer, casquette visée  sur le crâne, barbe fièrement arborée, le capitaine Radock va où le vent le  porte, dans un atmosphère de catastrophe internationale. Et ce sont toute les  tares de notre société qui vont être passées en revue, avec la verve d’un homme  qui n’a plus que le droit de dire ce qu’il pense, et qui ne s’en prive pas.
                            Rencontre avec le monde littéraire et ses auteurs aux fades  écrits, avec une population à qui seule une consommation aveugle donne encore  un semblant de vie. Avec un Paris où le prédateur le plus dangereux, enfin  jusqu’à la fin du récit, est la voiture. Mais aussi quelques échanges avec  d’irréductibles épaves ou de sombres illuminés. Sans oublier les femmes, qui  si, elles, ne le regarde plus, lui, ne se prive pas de les apprécier, œuvres  d’art auxquelles il ne peut plus prétendre, même s’il essaie sans honte.
                            Le capitaine Radock va nous peindre, le temps d’une nuit de  fête, la derrière fresque bien désolante d’un société qui ne survivra pas à ses  excès. 
                            Extrait
  « J’ai compris que le mal ce n’est pas l’ignorance, ni  l’erreur, ni même le mensonge, c’est la mauvaise foi. La mauvaise foi est un  mur plus long et plus épais que la Grande muraille de Chine, c’est un cimetière  intérieur plus vaste que le Désert de Gobi. Ah, ceux qui voient et font  semblant de ne pas voir, ceux qui savent et font semblant de na pas savoir,  ceux qui comprennent et font semblant de ne pas comprendre ! La mauvaise  foi, capitaine, c’est une araignée venimeuse qui tue les justes, les sages et  les poètes… Mais si vous accusez la mauvaise foi d’être une assassine, elle  vous répondra : « Hein ? Quoi ? Comment ? », en  ouvrant de grands yeux, des yeux de mauvaise foi… »
                             
                            Avis :
                              Comme je l’ai dis à ma chef, c’est le genre de livre dont le  contenu me plaît à deux cents pourcents, mais qui dérangera au mieux, ou  déplaira plus certainement à neuf lecteurs sur dix. Même aussi bien écrit que  possible, et c’est le cas pour ce livre, personne n’aime beaucoup se voir  décrit aussi négativement.
                              J’ai pris un passage au hasard, ayant perdu les marques page  des deux extraits que j’avais choisi durant la lecture…il faudra bien un jour  que je me débarrasse de cette mauvaise habitude de ne pas corner les pages… à  quand les livres informatiques ;-). Cependant, vu que l’on trouve de quoi  extraire à chaque page, ce n’était pas difficile.
                            Avec une écriture à peine satyrique, plume plongée dans une  encre à base de réalité vitriolée, l’auteur mélange texte qui pourrait être  pris comme un cours de morale, une dénonciation de notre société d’aveugle  volontaires. Un exercice facile que de reprendre les travers de notre  civilisation, sans y apporter de solution. C’est vrai. Un livre qui n’apporte  pas grand-chose, mais sûrement plus que des histoires à l’eau de rose, où  d’autres fictions où tout est beau et fini bien.
                            Je suis tombé par hasard sur ce livre, l’un des intérêts des  bibliothèques, attiré, il est vrai, piégé serait plus exacte, par le titre. Le  Lapin exterminateur. Pour une fois que je ne prenais pas un livre de fantasy,  il a quand même fallu qu’il y ait une touche de politic-fiction, l’histoire se  passant dans un Paris, sur une Terre située dans quelques années. Cette vision  futuriste est valable pour certains détails, comme la situation politique  internationale, bien qu’au vu des évènements actuels, c’est malheureusement  très actuel, ou bien la présence de sniper au cœur de la capitale. Autrement,  le reste, c’est bien nous, maintenant. Le « héros », le capitaine  Radock, clone du capitaine Hadock des aventures de Tintin (si, si, cela peut  être utile de le préciser, tout le monde n’a pas lu Tintin), ne donne pas de  leçon. Il ne fait que décrire, avec une verve délirante et sans exagération,  même si la généralisation du discours laisse peu de place à l’échappatoire pour  le lecteur. D’où la première phrase de cet avis.
                            Une chose m’a pourtant dérangé : un passage sur le  terrorisme, qui m’a laissé un goût amer entre mes synases dédiées à la lecture.
                            En tout cas, voilà un livre bien écrit, où si l’on rie,  c’est soit d’une rire jaune, soit d’un ricanement  négligeant. Si vous ouvrez quand même ce  livre, et que vous êtes dans le deuxième cas, et bien « tant pipi ».  Et s’il vous dérange, et vous rend triste, c’est que vous êtes encore humain,  plus que vous ne le pensiez... mais qui a envie d'être triste ? 
                            
                            Prix : Titanic épuisé, Alphée 5€95
                            Avis personnel : 


                            Auteur du résumé : dilvich